Pour l’heure le printemps est fort humide mais doux malgré une baisse des températures assez importante sur cette seconde quinzaine d’avril.

L’excédent thermique depuis le 1er mars début du printemps météorologique est de +1,8°C.

Si l’on prend en compte que l’hiver n’a duré que maximum 2 semaines en janvier et que tout le reste du calendrier thermiquement parlant a attrait au printemps, on est sur un excédent thermique depuis le 1er janvier de +1,9°C.

Depuis le 1er mars, synoptiquement parlant prédominance d’un flux de sud-ouest qui aura été souvent très humide notamment sur mars.
Rappel de l’excédent pluviométrique national sur mars qui est de +85%. (faisant suite déjà à un mois de février bien humide avec un excédent de +50%).

Du coup, l’excédent pluviométrique sur cette année 2024 est net avec un excédent de 27%.

Au sortir du milieu du printemps, l’état des nappes phréatiques est satisfaisant en nette amélioration par rapport au printemps dernier 2023 au sortir d’un hiver 2023 qui avait été bien plus sec que celui qu’on vient de connaître. Le Roussillon reste malheureusement en sécheresse aggravée chronique.
Source carte via BRGM – Météo Express
TENDANCE PROCHAINES SEMAINES :
Sachant que le bilan pluviométrique est satisfaisant avec un spectre d’une sécheresse importante qui s’est éloigné mais que les températures surchauffent encore une fois depuis le début de l’année, quelles sont les perspectives des prochaines semaines et prochains mois ?
La deuxième partie du printemps et notamment le mois de mai sont très difficiles à prévoir comme souvent chaque année avec une prévisibilité très limitée. Cela correspond souvent aux derniers échanges méridiens (nord/sud – sud/nord) qui s’effectuent sur l’hémisphère et qui sont difficilement appréhendables.

La semaine à venir s’annonce bien fraîche avec un risque de gelées matinales parfois destructrices pour les cultures jusqu’à jeudi matin. De l’instabilité plus ou moins forte suivant les jours, peut se manifester en journée notamment dans l’est, l’extrême sud-est et en Corse.
A partir de jeudi, une goutte froide commencera à glisser sur le proche Atlantique faisant pivoter petit à petit le flux au sud-ouest en fin de semaine ramenant des températures progressivement plus douces notamment sur la moitié est. On peut s’attendre à des averses et orages nombreux sur une grosse moitié ouest et au sud entre vendredi prochain et le week-end à venir. Un risque d’épisode méditerranéen et/ou cévenol transparait également. Les détails restent bien sur à préciser.

La semaine du 29 avril montre une certaine probabilité qu’on reste sous l’influence des gouttes froides avec de l’instabilité, le flux reste orienté au sud-ouest avec des températures qui seraient autour des moyennes. L’instabilité pourrait perdurer une bonne partie de la semaine. C’est le scénario majoritaire à ce jour mais on ne peut exclure évidemment qu’un scénario minoritaire prenne le dessus à l’approche de l’échéance.

La suite du mois de mai est difficilement appréhendable avec pas franchement de signaux marquants vers un type de temps prédominant. Les modélisations sont disparates et variées. La semaine du 6 mai pourrait être plus anticyclonique avec des températures devenant plus douces tout de même.
La deuxième quinzaine montre peu de signaux saillants même si on voit nombre de scénarios montrant une instabilité assez présente notamment au sud. Les températures seraient douces à chaudes mais sans excès mais on ne peut pas exclure un coup de frais retardataire. On a pour l’heure pas de signaux montrant de vagues de chaleur précoces. La toute fin de mois de mai avec la transition sur juin pourrait être plus chaude et assez anticyclonique.
TENDANCE SAISONNIERE DE L’ETE :
On ne va pas se le cacher, les perspectives de l’été à venir s’annoncent de nouveau chaudes à très chaudes correspondant clairement au nouveau paradigme climatique que nous connaissons. Evidemment, des nuances peuvent intervenir au sein de l’été mais sont difficilement anticipables aussi loin en échéance. Cependant, des petites différences transparaissent d’ores et déjà sur la teneur des 3 mois d’été météorologique à venir.
JUIN 2024 :

Ce premier mois de l’été pourrait être le plus instable et le plus orageux des 3 mois. Un flux de sud-ouest souvent orageux, prédominerait ramenant une alternance entre périodes sèches et chaudes et périodes plus orageuses avec de très légers rafraîchissements à la clé. Un excédent thermique est attendu avec un risque de vagues de chaleur.
JUILLET 2024 :

Le mois de juillet serait très chaud et très sec. Les hauts géopotentiels seraient vastes et ne seraient que peu de places aux gouttes froides/talwegs sur le proche atlantique. Les orages seraient beaucoup moins nombreux qu’en juin et se cantonneraient surtout aux reliefs. L’anomalie thermique positive devrait bondir et pourrait passer au dessus des +2 – +2,5°C sur le mois avec un risque de canicule présent.
AOÛT 2024 :

Le mois d’août pourrait être le mois d’été le plus chaud avec un gros risque caniculaire. Il est vu sous des auspices très secs également. L’anomalie thermique positive pourrait tout à fait atteindre les +3°C avec des nuits très chaudes également. Les orages seraient bien rares. Une certaine sécheresse en surface pourrait finir par revenir avec un risque d’incendies.
Pour les 3 mois en question, je vous expose le SCENARIO MAJORITAIRE. En avançant et en se rapprochant des échéances, ces tendances peuvent connaître de légères modifications.
A noter que Septembre 2024 est vu aussi chaud et plutôt sec ce qui ne serait que la poursuite de l’été, comme d’une manière majoritaire depuis de nombreuses années.
EXPLICATIONS TECHNIQUES A CETTE TENDANCE :
Mai 2024 : Le réchauffement final en vue du vortex polaire sachant qu’actuellement une légère diffusion de NAM- s’opère dans la troposphère, favorise l’implantation de hauts géopotentiels/hautes pressions aux hautes latitudes. C’est d’ailleurs largement visible sur les cartes synoptiques. Cette tendance là pourrait perdurer une bonne partie du mois de mai favorisant un mois en dents de scie sans réellement de grosses chaleurs mais avec des températures faisant le yoyo. De même, cela risque de favoriser des schémas instables aux USA (orages et tornades vus avec une forte activité par séquences) et également un schéma instable en Europe de l’ouest. Cela n’exclut pas des périodes plus ensoleillées et sèches notamment possiblement en toute fin de mois en France.
Les forçages tropicaux devraient rester ténus du moins ce qui concerne la MJO. Cependant, une plus forte amplitude reste possible courant du mois, ce qui est suggéré par quelques modélisations du côté maritime. (MJO phases 4-5-6). Si cette amplitude venait à être revue à la hausse, cela favoriserait plutôt un temps instable sur le pays en deuxième et troisième décade de mai avant une transition plus sèche et plus chaude toute fin de mois en arrivant sur juin.
Juin 2024 : Plusieurs indices (MJO phases 2-3 ?) montrent un mois possiblement orageux en France avec des talwegs/gouttes froides arrivant sur le proche Atlantique et nous influençant. L’oscillation nord atlantique serait moins négative qu’en mai mais resterait à un niveau assez neutre favorisant l’air froid d’altitude circulant encore à assez basse latitude sur l’Atlantique et soulevant des masses d’air chaud humide sur le pays propices à des orages fréquents.
Juillet 2024 : On oscillerait entre un régime de temps de blocage anticyclonique européen et éventuellement un Atlantic Low (talweg atlantique éloigné advectant masses d’air très chaud sur le pays). L’air froid d’altitude se raréfierait avec des forçages tropicaux assez atones. Cela est favorable à un mois très chaud et bien sec sur le pays.
Août 2024 : Avec des températures de l’eau très chaudes (on peut craindre des canicules marines) et la possible émergence d’une activité cyclonique tropicale forte (probabilité assez forte), cela favoriserait l’implantation des hauts géopotentiels très puissants sur l’est de l’Atlantique s’étendant sur l’Europe. La mousson du Sahel pourrait également être très importante, propice à de forts anticyclones subtropicaux au nord vers les Açores s’étendant vers nous. Rappel aussi de la Nina qui se mettrait en route et favorise des forts anticyclones subtropicaux mais aussi une forte activité cyclonique tropicale sur l’Atlantique grâce à moins de cisaillements de vents. L’élément prépondérant et pouvant faire déraper vers un mois d’août exceptionnel reste une température des eaux pouvant être tout aussi exceptionnelle.
A noter que septembre 2024 serait la continuité du mois d’août en forcément moins chaud graduellement.
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