Vers une légère atténuation de la surchauffe planétaire ?

On note depuis quelques semaines que la température globale tend à repasser en dessous de celle de 2023 à la même période alors qu’elle était passée largement au dessus au pic d’El Nino en début d’année. Cette tendance devrait a priori perdurer avec une léger tassement de la température globale même si l’anomalie reste de +0,52°C par rapport la période de référence 1991-2020.

Le tassement est également visible pour les températures des océans à l’échelle globale avec 2024 qui revient au niveau de 2023, alors que le niveau de 2023 était largement dépassé en début d’année.

L’anomalie positive reste tout de même fort sur le Pacifique nord et l’Atlantique, correspondant d’ailleurs toujours au périmètre qui connait une forte décrue des émissions d’aérosols issues des cargos marins depuis la nouvelle réglementation de 2020. On note la surchauffe de la méditerranée qui connait d’ores et déjà une vraie canicule maritime notamment la partie orientale avec près de 30°C.

On a aussi la trace visible d’un possible début phénomène La Nina avec son pendant atlantique au large de l’Afrique.

Vers un phénomène La Nina ?

Une phase neutre en terme d’anomalies de SST (températures des eaux) est en cours depuis mai au niveau du centre et l’est du Pacifique Equatorial. La remontée des eaux froides (upwelling) via les côtes péruviennes tend à se confirmer et à se diffuser sur la zone Nino 3.

A court terme jusqu’à début août, les alizés d’est semblent bien installés sans intrusion de la MJO ni même une onde de Kelvin, favorisant le renforcement du phénomène d’upwelling sur les zones NINO 1+2 et 3.

Les dernières modélisations de la NOAA continuent à suggérer le développement de la NINA dans les prochains mois à un pourcentage de 70% sur le trimestre Août-Septembre-Octobre.

On a quelques disparités au niveau des modélisations pour la fin d’année, suggérés par le tableau récapitulatif du BOM australien, les modèles BOM, Météo France et ECMWF entrevoient une NADA (phase neutre) là où les autres entrevoient une NINA. Il faudra certainement attendre la fin de l’été- début de l’automne pour attester réellement de la mise en place du phénomène La Nina.

Source : Eric Webb

Rappel : Avant l’assez court El Nino de fin d’année dernière et début d’année, nous sortions de 3 années ininterrompues de phénomène La Nina.

Conséquences d’un phénomène La Nina :

. Au fil des mois, léger tassement de l’anomalie de la température globale même si le réchauffement climatique devrait perdurer

. Augmentation de l’activité cyclonique tropicale sur le bassin atlantique

. Apparition de conditions plus sèches et fraîches que la normale sur l’Afrique centrale et orientale

. Retour d’un temps plus chaud et sec sur le sud des USA et notamment la Californie qui pourrait à terme retrouver une certaine sécheresse

. Températures plus froides notamment en hiver de l’Alaska au Canada

. Retour de pluies plus abondantes en Afrique du sud, en Amérique Centrale, en Asie du Sud, ou encore le Nord et l’Ouest de l’Australie.

Pour l’Europe, les impacts de la Nina sont faibles ou alors en interaction indirecte avec d’autres forçages comme la MJO, l’AAM. Pour autant, on soupçonne la Nina de renforcer l’anticyclone subtropical sur l’Europe notamment en hiver.


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