Une suite et fin d’hiver très ouverte

Après une semaine prochaine encore hivernale notamment sur la moitié nord et une semaine du 22 janvier temporairement bien plus douce, des signaux indiquent le retour possible d’un temps plus froid début février. Les modélisations saisonnières voient un mois de février assez conforme à ce qu’il doit être c’est à dire assez proche des moyennes saisonnières.

Il faut remonter à février 2018 avec la petite vague de froid de fin de mois pour retrouver trace de ce qu’on peut appeler un mois de février hivernal. Car clairement depuis le mois de février 2019, tous les mois de février ont été exceptionnellement doux et printaniers sortant complètement du cadre hivernal, preuve en est les réanalyses suivantes entre 2019 et 2023 :

Ces réanalyses représente les anomalies de température pour les mois de février. Le rouge vif était souvent prédominant y compris pour le reste de l’Europe.

Revenons à la tendance saisonnière pour février 2024 :

Le modèle numérique saisonnier C3S regroupant les modèles européen, anglais, de Météo France, canadien, américain, japonais, allemand notamment entrevoit un mois de février 2024 légèrement plus doux que la normale et plutôt humide. On note que la signature atmosphérique est celle marquée d’une NAO- (oscillation atlantique négative) propice à quelques descentes froides et à une circulation perturbée basse en latitude. On pourrait donc s’attendre à des alternances entre temps doux sans excès et humide et temps plus froid, avec un froid restant à l’affut sur le nord et nord-est de l’Europe. D’ailleurs encore un mois possiblement déficitaire en Scandinavie et ce depuis octobre 2023.

On serait donc bien loin d’une deuxième partie d’hiver et d’un mois de février comme 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023.

La prévision sub-saisonnière du centre européen pour l’emplacement des géopotentiels, corrobore complètement d’ailleurs la modélisation du C3S pour février. Récurrence des hauts géopotentiels, hautes pressions au hautes latitudes en Groenland et Islande, pouvant s’étirer possiblement vers la Scandinavie. Cela peut soumettre notre pays à des flux nordiques ou continentaux mais également à un courant perturbé océanique bas en latitude.

D’une manière plus technique, le phénomène El Nino commençant à décliner associé à des forçages tropicaux qui vont prendre en vigueur, ainsi qu’à une oscillation quasi biennale (QBO) orienté est, ainsi qu’un vortex polaire faible à tous les étages, favorisent la récurrence des blocages anticycloniques aux hautes latitudes favorables à des invasions froides aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord. Cette phase de transition entre El Nino et une phase neutre avec des forçages plus marqués, vont possiblement permettre d’avoir une prévisibilité à moyen/long terme améliorée à l’échelle de l’hémisphère.

De quoi ouvrir le champ des possibles pour cette deuxième partie d’hiver sans être englué constamment dans la douceur.

D’une manière vulgarisée pour terminer, voici ma tendance pour les prochaines semaines :

Evidemment cette tendance reste à prendre avec des pincettes avec une fiabilité déclinante plus on s’éloigne en échéance.


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